Une question me hante : pourquoi à chaque fois que j’assiste en spectateur à un cours débutant / premier niveau (manipulation de l’aile sur la plage) le moniteur ne rectifie jamais la position des mains de ses stagiaires ?

Pourquoi cette question ? parce que tous les débutants du monde ont le même réflexe (a priori logique) : positionner leurs mains à chaque extrémité de la barre. Ou je n’ai pas de chance (je ne vois officier que des coaches insensibles à cet usage), ou je n’y connais rien en pédagogie du kitesurf (possible car loin de moi la prétention de disposer d’une telle autorité sur la question), ou alors c’est mieux ainsi (parce qu’on apprend plus vite de ses erreurs)…

Il me semble cependant qu’il serait très bénéfique à un débutant de se voir très vite corriger la position de ses mains sur la barre. Dans les premiers moments de l’apprentissage, la gestion de l’aile est le plus gros problème que doit traiter le néophyte. C’est même souvent un problème obsédant : il suffit d’observer toutes ces têtes en permanence levées vers le ciel à s’en désarticuler le cou. Regards scrutateurs accompagnés de mouvements de barres erratiques pour corriger la position de cette chose volante tout là-haut qui, perverse, profite du moindre moment d’inattention pour dégringoler.

Mais si cette aille ne tient pas en place c’est justement dû au bras de levier. C’est l’effet de la cause. Tout kiteur débrouillé sait ça. Alors pourquoi je n’entends jamais un « rapproche tes mains du border/ choquer ! » presque aussi important qu’un « lâche ta barre ! » ? Je pense au temps gagné sur l’apprentissage et aux multiples galères ainsi évitées.

Question subsidiaire :
Il m’est arrivé de conseiller un pote qui débutait. Il s’en sortait honorablement dans l’eau mais curieusement, à terre, il était en panique. Il ne cessait de rectifier la position de l’aile par de multiples et incessants coups de barre. La position des mains, plus au centre, a permis de le rassurer un peu mais il restait obsédé par les mouvements de son aile. On était sur la grande plage de Dakhla, devant le lodge Attitude, autant dire qu’on avait de la place.

Je l’ai fait assoir, l’aile au zénith. Je me suis accroupis derrière lui de façon à avoir accès à la barre au cas où. Puis je lui ai demandé de la lâcher et de compter à haute voix avec moi : 1… 2… 3… 4… (l’aile a choisi un côté)… 5… 6… 7… j’ai saisi la barre et redressé l’aile qui commençait à tomber.

Je lui ai ainsi démontré qu’il disposait, dans ces conditions de vent, de presque 8 secondes avant d’avoir à récupérer l’aile. Du moment où il a compris la chose, son stress a bien diminué. Il a pu continuer sa progression plus sereinement. Pourquoi ne voit-on jamais faire cet exercice dans les stages ?